CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Parfois surnommé «le pot de yaourt», le Volcan du Havre (Seine-Maritime) va connaître une seconde vie. Construit entre 1978 et 1982 à partir du plan de l’architecte brésilien star Oscar Niemeyer, l’ensemble urbain a révolutionné le centre-ville du Havre. Avant d’êtreclassé au patrimoine de l’Unesco en 2005, tout comme les ensembles de béton d’Auguste Perret qui a rebâti la ville détruite lors la Seconde Guerre mondiale, le Volcan a mis du temps à être accepté par les Havrais.
Aujourd’hui, ils sont unanimement fiers de ce geste architectural qui, après cinq ans de travaux, promet d’être lié de manière plus homogène avec le reste de la ville. «Cela représente une renaissance dans une ville habituée aux renaissances», a déclaré Edouard Philippe, maire UMP du Havre.
Moins de fauteuils mais plus de place
Grâce à un accord avec Oscar Niemeyer, obtenu avant sa mort en 2012, tout l’espace urbain, qui accueille un théâtre, un cinéma, des salles d’exposition et de répétitions a été désenclavé grâce à la construction d’un grand escalier en pente douce menant à son entrée.
En raison des travaux, la grande salle du Volcan a été entièrement repensée. Elle a perdu en nombre de fauteuils (820 au lieu de 1000 auparavant) ce qu’elle gagne en confort. Les moquettes ont notamment été remplacées par un parquet. Surtout, l’acoustique a été complètement modifiée.
Le bon son
Ce mercredi, pour fêter la réouverture, c’est l’Orchestre national de Lille dirigé par Jean-Claude Casadesus qui donnera le concert inaugural. Exactement comme en 1982 pour l’inauguration. Le chef d’orchestre avait alors jeté sa baguette de dégoût, jugeant l’acoustique épouvantable. Depuis cette inauguration désastreuse, très peu de musiciens classiques avaient osé se coltiner la salle.
«Le son était détestable dans le grand Volcan et nous sommes ravis de pouvoir axer une partie de notre programmation, désormais, sur la musique, se réjouit Jean-François Driant, directeur du Volcan. Durant trois ans, nous nous concentrerons sur le piano et proposerons des concerts destinés à rendre aux Havrais la musique dont ils ont été tant privés.»
Benjamin Chapon – 07.01.2015 – 20minutes